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Southside, intense virée nocturne.

Southside…

Projet court. Projet riche.

OBOY dévoile son second projet, qui fait suite à OLYSIDE sorti il y a plus de deux ans.

8 titres, 0 featuring et 5 producteurs.

23 minutes.

Court mais riche.

En effet, sur 8 titres, Southside fait preuve d’une richesse musicale importante et très intéressante.

Un projet américain fait par un français… Très réducteur mais l’idée générale pourrait y être.

En revanche Southside regorge de points positifs et l’auditeur porte un intérêt certain sur tout le long du projet.

Ce projet lance la carrière du rappeur parisien et lui fait passer un premier test, critique et sur les chiffres.

cover by @meiizychris

Un quotidien terne et vicieux

Dans ses lyrics, OBOY fait entrer son auditeur dans une sphère lugubre, sombre, dont la lumière peine à se faire une place entre drogues, femmes, soirées et égotrip.

Une sphère amenée par ces lyrics qui ne servent que d’accompagnement à l’instrumentale.

OBOY fait un rap qui lui ressemble, fidèle à lui-même, sombre et mélancolique ou énergique et egotrip.

SouthSide est éclectique et passe par diverses ambiances et émotions.

Le morceau Nuit est le plus introspectif, à la manière de son artiste, où l’auditeur est entraîné dans les abîmes personnelles.

Plus personnel, OBOY parle de son envie et son besoin de quitter la ville, où il se sent seul, attaqué par des personnes jalouses et envieuses.

Mêlée à son désir de rester au près d’une femme, au quelle il pense sans arrêt entre argent et drogue.

Très aérien, le morceau met alors en avant la vie morose et les pensées sombres de son artiste, qui ne pense qu’à fuir ce quotidien et cette vie triste qu’il mène, avec l’espoir d’en sortir accompagné de cette présence féminine.

Si ce morceau paraît être le plus introspectif, il rassemble en revanche la généralité des thèmes du projet où OBOY fait part de pensées ternes, entre envie de fuir et ce cercle vicieux de la drogues et des virées nocturnes.

 

Y’a qu’avec toi que j’ai envie de chill

Court après cash, toute la journée à oit

J’ai pensées bressom dans le veaucer, du pilon sur les oigts

Faut qu’on se barre d’ici, tout est bressom par ici.

Nuit

Jeune négro vient des taudis

Plein de ces négros veulent nous maudire

On court après le cahs tous les jours.

Nuit

Tu sais j’ai pas le sommeil

Je passe les mois sans soleil

Où tu veux qu’on aille si on fuck all night.

Geronimo

 

A l’écoute du projet, on ne sent pas un homme perdu, un artiste en voie de dépression mais seulement une personne voulant raconter son quotidien, sans la volonté de faire passer de réel message, seulement une personne ayant envie de faire de la musique, de divertir, de proposer la musique qui lui plaît, inspiré par ses voisins américains.

Les lyrics sont comme recouverts d’une sombre brume, où il guide son auditeur vers un endroit inconnu, chaud et hostile.

Quand OBOY nous dit qu’il fait la musique qui lui ressemble, qu’elle est fidèle à lui même, on acquiesce totalement et le projet nous le fait ressentir complétement.

Juste un homme proposant une musique intéressante, parallèle à son quotidien, ses envies, ses pensées, ses états.

Pas de dépression, pas de réelles joies mais un quotidien sombre, des objectifs financiers, OBOY fait de la musique comme il mène sa vie, nous le raconte sans tabou, avec une transparence totale et c’est une force du projet : les lyrics servent d’accompagnements et d’image pour la musique et le quotidien.

Le tout est accentué par un vocabulaire particulier, très familier, une manière d’articuler à peine audible (parfois même pas assez) et un mélange grossier des langues française et anglaise.

L’utilisation du "verlan" est abusive, de nombreux mots anglais sont distillés à foison dans les phases, les couplets, les refrains.

Cette manière de poser ses textes comme tel provoque des coupures intéressantes dans les phrases, une proximité avec l’artiste, l’auditeur a l’impression que OBOY lui parle, ou même parle tout seul tant le vocabulaire est familier.

Les textes ne sont pas longs, les phrases simples comme pour montrer qu'OBOY ne dit que ce qu’il veut, sans censure mais sans règles ni normes.

 

Ils voudraient que j'die, pull up dans l'tas T'sais, j'suis dans l'coin, tu peux m'trouver dans ma city.

SLS

J'aime pas ta gueule, j'aime pas écouter les questions Jeune negro fait les bails dans l'fucking tiekson.

Extra

 

Cet ensemble rejoint les thèmes des lyrics et donne l’impression d’une musique très naturelle, sans filtre, d’un artiste qui fait une musique comme bon lui semble, sans se poser les questions qui pourraient être normales dans une industrie musicale cruelle.

La musique de OBOY est d’une simplicité déconcertante et fait du bien à son auditeur.

Sombre et envoûtant

Si les textes de OBOY ne sont pas d’une qualité incroyable, c’est que la musique du rappeur parisien s’appuie sur autre chose et est intéressante sur des points et aspects différents.

En effet, SouthSide propose une musique d’ambiance, où la musicalité prime sur tout le reste, les textes sont instinctifs, la production moins.

Même si d’après le principal intéressé, tout se fait sur le tas et au "feeling", le travail derrière chaque instrumentale paraît énorme tant tout est d’une belle minutie, d’une superbe précision.

OBOY joue beaucoup sur des flows multiples, des vocals maîtrisés, une autotune qui diffère d’un morceau à l’autre et une production parfaite.

Très sombre, très nocturne, le projet est un projet de nuit, qui respire le quotidien de OBOY et qui est fait pour être écouter quand la pénombre domine.

SouthSide regorge de diverses inspirations, dont la principale reste Travis Scott. L’univers proposé par le rappeur parisien se rapproche beaucoup de celui du texan, mais cela ne dérange pas tant on a le sentiment d’écouter une musique instinctive, sans but précis, une musique que l’artiste a envie de faire et qu’il fait.

Sans se poser de questions.

SouthSide est très intéressant dans la musique qu’il propose, l’inspiration du rap américain est très présente mais n’est pas dissimulée ou abordée de manière discrète.

OBOY est inspiré par nos voisins américains, ne s’en cache pas et propose un projet qui pousse cet univers presque à son maximum, ce qui rend SouthSide très intéressant et très bon, quelque chose de neuf.

Sur 8 titres, nommés comme un mini-album, les ambiances sont homogènes mais assez diverses.

Très nocturne, égotrip et même un peu dansant, SouthSide est en outre une réelle porte d’entrée sur la musique d'OBOY. Alors que OLYSIDE était très éclectique et regorgeait de diverses inspirations, SouthSide en est sa réelle finalité et l’auditeur comprend beaucoup mieux où son concepteur veut en venir et quelle musique il veut proposer.

D’une balade envoûtée au morceau égotrip, OBOY joue avec plusieurs ambiances en entraînant son auditeur dans un endroit sombre et brumeux, où la fumée a plus sa place qu’autre chose, où tous restent enfermés dans cette sphère hostile, OBOY ne cherchant à peine à y sortir.

Articulant à peine, vocabulaire anglophone très familier très utilisée, production sombre, très moderne : rien n’est fait pour sortir d’ici.

En effet, tous les éléments et techniques utilisés pour ses textes se reflètent complètement à travers la musique de l’artiste.

Tout est un naturel déconcertant, d’une facilité pour l’artiste, d’une parfaite minutie accompagnée d’une incroyable nonchalance.

Avec 5 producteurs crédités, le projet de 8 titres se révèle très solide dans sa production.

Homogène, bien amenée, la production de Southside est superbe, les producteurs que sont Aloïs Zandry, Ever Mihigo, Flame Achaist, Machynist, Some-1ne et même OBOY font un travail remarquable sur l’ensemble du projet et offrent quelque chose de très intéressant.

L’alchimie entre producteurs eux-mêmes puis avec l’artiste fonctionne magnifiquement bien.

Southside est ce genre de projet qui démontre que le rap français n’a (presque) plus rien à envier dans la production de son voisin américain.

Un morceau comme Veste en cuir prouve enfin que le fossé entre ces deux mondes du rap n'est plus si vaste que quelques années en arrière.

Ce second morceau offre une performance vocale incroyable, inspirée d’un Travis Scott, n’est jamais ridicule mais montre un visage que le rap français n’a pas vraiment l’habitude de voir et qui fait beaucoup de bien.

Projet solide, pari réussi

Southside apporte quelque de neuf, un rap américain fait par un français qui ne s’en cache pas, l’univers est poussé à son paroxysme, ce qui le rend à aucun moment trop ridicule ou cliché.

Southside définit surtout le chemin artistique dans lequel OBOY va s’engouffrer par la suite, quand OLYSIDE était encore trop flou. Ce dernier était les prémices de Southside, où tout paraît plus abouti, plus carré.

Très nocturne, l’univers est terne, la musique conduit à un chemin sans issue, le projet paraît hostile.

Le rappeur parisien convainc complètement sur 8 titres, tant dans sa performance que dans sa production et se dévoile comme une belle surprise et comme un des projets les plus solides et intéressants de ce début d’année 2018.

Pari totalement réussi pour OBOY , Southside est une réelle réussite et laisse une soif et une envie de voir ce que son prochain sera.

OBOY s’inscrit dans cette lignée de rappeurs qui font avancer le mouvement d’un rap français américain au possible, maîtrisé et très carré, à l’image de Bitsu.

Une nouvelle scène différente, jeune proposant une musique que chacun attend de manière maîtrisée et très intéressante.


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