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Culture x Pesoa / 28-11-2017


Culture et Pesoa se retrouvent ici pour une interview du rappeur parisien, auteur de quelques projets déjà, pour revenir sur ces derniers et sur les prochains ainsi que sur la musique en général.

Entretien.

Culture : Tout d'abord, quelques mots pour te décrire, toi, ton parcours.

Pesoa : Pesoa, je suis un rappeur originaire du 93, membre des groupes Eddie Hyde et Skwere.

Je rappe depuis une dizaine d'années, j'ai sorti plusieurs mixtapes sur le net, dont la dernière en date, Supra.

Culture : Cette envie de faire du rap, de partager ça avec d'autres personnes, ça vient d'où et depuis quand ?

Pesoa : C'est venu tout simplement d'un délire entre amis chez moi, on faisait ça pour rigoler, on a fait un morceau, le premier sur une instrumentale de Mobb Deep d'ailleurs.

On a voulu le peaufiner, on l'a refait 4 ou 5 fois puis on en a fait un autre et ainsi de suite...

Culture : Cette volonté de proposer des projets solos gratuits, c'est une bonne chose ? C'est contraignant ? Une forme de réel partage ?

Pesoa : Avant de commencer la musique, j'étais à l'école et je travaillais en même temps donc j'avais un salaire et je vivais très bien. Le fait que ce soit gratuit ce n'est pas réellement dérangeant pour moi parce que j'aime faire de la musique, la partager, avoir les réactions des gens et leur retour même si leur avis ne change pas le mien sur le son au final; j'ai des morceaux dont je suis sûr que l'on pourrait dire n'importe quoi, pour moi ils sont comme j'aime.

A côté de ça j'ai toujours été plus attaché à la reconnaissance qu'à l'argent et même si dans 10 ans j'ai touché 0 euro, tant qu'on se rappelle de qui je suis et de ce que j'ai fait ça me va et ça ne coupera pas ce plaisir que j'ai de faire du son, de le partager, d'avoir des retours puis de le partager sur scène surtout.

Culture : Cette série de noms (3 derniers projets) ça vient d'où? C'est voulu? C'est une trilogie ?

Pesoa : C'est voulu, j'aime les choses qui ont un sens, les clins d’œil, les suites logiques; Advena, Arena, Supra c'est presque une phrase : Advena pourrait être traduit par étranger, étranger du rap français par exemple, Arena pour faire comprendre que je rentre dans l'arène avec la suite logique qui aurait du être Athena, mais Athena (cf. Xerxes. ndlr) représente la guerre et je ne le suis pas, ça ne me ressemblait pas et ne correspondait pas au message que je voulais faire passer.

Culture : Tu n'as jamais prôné un style de musique/rap en particulier, c'est important pour toi d'être polyvalent, ouvert ?

Pesoa : Ce n'est pas réellement "important", j'ai moi-même du mal à répondre quand on me demande quel style de rap je fais, j'aime toucher à tout et je réponds souvent que je fais de la musique ou du hip-hop tout simplement.

Culture : Tu définis et vois ta musique comme une drogue à fournir et toi comme un dealer, pourquoi cette vision ?

Pesoa : C'était que sur 2 morceaux (Weekly Dose / Daily Dose. ndlr.) et j'ai été influencé par le titre de l'instrumentale de Twenty 9 mais j'aime en revanche beaucoup écrire, écrire en profondeur, avec des messages cachés et j'aime surtout m'amuser avec les mots.

Dans ces 2 sons, j'ai juste parlé de musique différemment de comment je le fais habituellement et surtout de drogue différemment.

Je me suis mis à la place de l'auditeur dans le morceau et de mon côté il me faut ma dose de son par jour, quand j'aime un artiste et son travail, il m'en faut encore et encore et ça peut créer un parallèle de ce que provoquer la vraie drogue sur ses consommateurs.

Culture : Quelle importance donnes-tu a l'écriture? A la production ?

Pesoa : L'instrumentale pour moi c'est 50% du morceau mais l'écriture 80%...

Ce que je veux dire c'est que j'aime pas écrire quelque chose de trop simpliste, je cherche vraiment mes mots, des images, rien n'est laissé au hasard et il y a beaucoup de messages cachés dans mes sons, plus que des punchlines, et quand je reçois un message, un tweet de quelqu'un qui a compris le message subliminal, ça me fait vraiment plaisir.

J'aime jouer avec les mots et par exemple mon morceau Dragon Ball Z, c'est comme un exercice d'EPS et au final on est jugé et noté sur les textes et je trouve ça vraiment dommage qu'on oublie la valeur de l'écriture aujourd'hui.

Pour ma part, je suis, et j'espère le rester, fidèle à l'écriture et un texte trop simple, pas recherché ça ne m'intéresse pas.

Culture : Entre IAAD et Advena on sent une vraie évolution musicale, plus que sur les autres projets, pourquoi à ton avis ?

Pesoa : Il y a eu beaucoup de temps entre ces 2 projets, j'ai rencontré beaucoup de personnes, des producteurs, je faisais plus de scènes donc j'ai pu voir et entendre plus de choses et en comprendre aussi.

J'observe énormément, je suis très porté sur le détail, je peux aimer un morceau pour une seule vibe, un seul instrument.

Enfin, c'était à cette période que Eddie Hyde et Skwere étaient vraiment actifs.

Culture : Advena était d'ailleurs un projet assez personnel et introspectif, c'est voulu ? Dans quel optique as-tu sorti ce projet, réel tournant artistique ?

Pesoa : Advena, bizarrement a été très rapide dans son écriture, la récupération des productions et surtout dans la réalisation car on avait peu de temps mais de gros moyens et c'est une période de ma vie où je me suis remis en question, mon cercle d'amis s'est brutalement réduit.

Ayant l'habitude de parler de moi ou de mon humeur sur le moment, c'était logique que Advena soit aussi personnel au final.

Culture : Dans Clausio, tu dis "on veut pas être mieux nous, on veut juste être différent" et dans Mood : "tu vois mon gars, pas besoin de son énervé pour représenter son équipe".

Est-ce que maintenant tu veux chercher à être le meilleur ou faire quelque chose de toujours "différent" ? Est-ce que tu as quelque chose à prouver selon toi ?

Pesoa : Ça n'a pas changé, je veux juste me démarquer, c'est comme être le premier sur mon propre podium, ça me suffit et je garde la tête sur les épaules, il y a beaucoup d'artistes meilleurs que moi, qui m'impressionnent encore.

La seule chose que j'aurais pu avoir à prouver, c'est qu'on peut le faire différemment.

Culture : A travers les projets, tu fais des sons qui peuvent se suivre (Weekly Dose/Daily Dose - Niggas In Space I/II ou peut-être Vivae/Dernière), ça te tient à cœur ces "séries" entre projets ?

J'aime les suites, les clins d’œil.

Si un morceau me plaît, j'estime qu'il mérite une suite pour "fermer" ou conclure le morceau. Les projets se suivent, c'est toujours Pesoa donc c'est normal que certains morceaux se suivent et qu'il y ait des rappels entre projets ou morceaux.

Culture : Quels thème préfères-tu aborder ? Sur quel(s) type(s) d'instrumentales?

Pesoa : J'aime beaucoup parler de moi, pas forcement qu'en positif, c'est un plaisir un peu malsain je pense.

Je n'aime pas me lancer des fleurs, ce n'est pas à moi de le faire.

Pour les instrumentales, c'est simple: il faut qu'elle te parle.

Si ce n'est pas le cas, tu ne pourras rien dire de plus dessus, rien transmettre contrairement un banger où avec un kick, un clap et tu peux faire un tube, c'est différent.

Culture : Le prochain projet sera une continuité de Supra ou au contraire, quelque chose de novateur, de nouveau, comme annoncé sur Angelina ?

Pesoa : J'évolue et les titres latins m'enferment d'une certaine manière donc il faut faire évoluer ça mais le tout se suivra toujours, il le faut.

Culture : Tu es membre de Skwere, fondateur avec 3010 de Eddie Hyde, c'est important pour toi ces crews, ces connexions dans le rap ?

Pesoa : Très important oui et je dois beaucoup à Eddie Hyde et encore plus à Skwere.

Avec ce dernier, j'ai appris énormément de bases,ce sont des amis avant la musique.

Avec Eddie Hyde, j'ai pu consolider ces bases.

Pesoa et Eddie Hyde

Culture : Quels genres de musiques écoutes-tu le plus souvent? Quel est ton premier/plus marquant souvenirs de musique ?

Pesoa : J'écoute beaucoup de rap français mais vraiment j'écoute tout, je suis très curieux au point de me polluer l'esprit mais j'écoute tout.

J'aime beaucoup de rap différents, beaucoup de rap que je ne fais pas.

Je n'ai pas vraiment de faits marquants précis, j'en ai trop et tous ont de la valeur, sont associés à des gens, des périodes de ma vie.

Mais je pense que la première fois que je me suis vu dans un clip où je chante restera dans ma tête toute ma vie.

C'était avec Skwere, le morceau s'appelait Qu'est-ce qui se passe, Dramon nous a envoyé le clip sans nous prévenir qu'il montait un clip et c'est à ce moment que tu vois que ça commence vraiment à prendre vie, tout ce que tu as fait, ta musique, ce que tu as écrit...

Culture: Qui sont les artistes qui t'inspirent? Ou de quoi t'inspires-tu en général?

Pesoa : Peu d'artistes m'inspirent, beaucoup m'impressionnent donc j'essaie de ne pas m'inspirer car je n'y arriverais pas.

En revanche, des ambiances m'inspirent, des manières d'aborder un thème peut-être mais pas plus.

Culture : Plutôt rap français ou américain ? Pourquoi ?

Pesoa : Rap français parce que je comprends tout simplement, c'est proche de moi, c'est vrai, c'est réel, c'est explicite, tu peux te reconnaître dedans.

Culture : Ton top 3 album "all-time"?

Pesoa : Ils ne sont pas dans l'ordre mais je dirais Sefyu - Qui suis-je, Mac Tyer - Le Général et Disiz - Le Poisson Rouge.

Culture : Quel artiste serait ta collaboration de rêve? Rappeurs comme producteurs?

Pesoa : Ma collaboration de rêve aujourd'hui serait un morceau avec mes gars de Skwere tout simplement, j'aime quand on est en studio plus qu'avec n'importe qui et même si le son est mauvais.

Les studios avec Skwere c'était et ça restera dans ma tête et j'espère qu'on se retrouvera en studio un jour.

Culture : En solo, en groupe, qu'est-ce qu'il va arriver dans les prochains mois ?

Pesoa : De mon côté, des morceaux, des clips, rien de précis, on veut se faire remarquer.

Et avec le groupe, on arrive...

Culture : Le journal s'appelle Culture, comment définirais-tu la culture musicale qui t'entoure ?

Pesoa : Très variée, différente de ce qui se fait actuellement en toute objectivité et différente de la mienne mais je pense que je m'adapte plutôt bien...


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